23H30.
Je me promène dans les rues secrètes de la capitale. Il pleut.
Le jour se meurt et le ciel nous déverse ses sentiments.
Il gronde de plaisir et nous arrose sans fin.
La tête droite, je regarde simplement devant moi et me contente parfaitement de ce paysage que m’offre Paris et cette marche sans but. Les ruelles paraissent désertes et m’offrent une sérénité mélangée aux hurlements de Zeus.
A quelques mètres devant moi, un homme déambule sur ce même trottoir, dans mon sens.
L’un face à l’autre, un jeu de regard se lance, ils se croisent, les yeux cherchent à se détourner avant de se rattraper et de s’enfouir dans la contemplation de chaque crevasse de l’oeil, adoucies par les couleurs nocturnes, et la profondeur de ces fenêtres de l’âme qui, au coeur du silence, nous gênent un instant.
La distance nous séparant se réduit.
Plus que quelques centimètres.
Son imposante carrure me donne l’effet d’une éclipse de temps.
Les doigts se croisent, se frôlent, avant que les dos ne se fassent face à leur tour.
Mes joues brûlent et les dévers aqueux poursuivent le cours de leur chute.
Une impasse se laisse voir à quelques mètres devant. Je m’y cache, blottie j’ai l’air de désirer l’inconnu et me trouve figée par le souvenir de l’étendue de son regard vert dans lequel je me suis perdue, les secondes passées.
Je reste là, à n’attendre rien et pourtant rien d’autre que lui.
Les différents scénarios me tournent en tête, composés d’une once de raison et de torrents de fantasme.
Je relève la tête. Il est là.
Seulement lui dans mon champ de vision, et je me trouve plongée de passion dans ses yeux verts.
Le mur de l’inconnu entre nous se brise, sans arborer la moindre parole, il glisse ses mains sur mes hanches et se baisse, mets ses lèvres à la hauteur des miennes.
Je me rapproche, monte mes mains derrière sa nuque et effleure sa bouche de la mienne, les yeux clos, fuyants, j’appuie mes lèvres fermées avant de les laisser s’entrouvrir et d’accepter que chacun dévore tendrement l’autre.
Ses mains deviennent baladeuses, elles passent sous les vêtements d’hiver, ses doigts courent sur mes hanches, ma aine, remontent au creux de ma taille avant de me saisir bien plus pleinement.
Je rouvre les yeux, je veux le voir.
A ce moment ses mains me lâchent, laissant mes vêtements retomber sur mon corps, il saisi le bas de son pull et petit à petit mes yeux suivent la découverte de son corps, la blancheur de la lune se reflète sur son torse nu.
Les déversements du ciel nous agressent.
A mon tour de retirer les couches hivernales qui m’enrobent et me protégeaient de son regard dont la profondeur m’envahit.
Chacun dévoile, progressivement, le secret des corps.
L’un découvre ce que l’autre cache en soi, tandis que nos yeux s’échangent quelques mots.
Nos secrets se frôlèrent, ses mains montent à ma poitrine et cachent les bourgeons qui, ornant ma poitrine, se montrent comme à l’arrivée d’un printemps chaud.
Notre respiration bien trop vive était accompagnée des hurlements de Zeus toujours plus déchainé.
Il passe sa main et la glisse dans le creux poplité, il soulève ma jambe, je me tiens à ses épaules et amène son bassin.
Son secret gorgé de plaisir n’attends que de se confier auprès du mien.
Je le sens à l’entrée, nos eaux de plaisir se mélangent et plus son secret monte en moi, plus je brûle et bouillonne de l’intérieur, peu à peu, il se laisse avaler par ce que j’ai à offrir.
A chaque va et vient il s’enfonce plus profondément et m’emplis crescendo d’une trendresse presque andante.
Après de longues et intenses minutes d’un bonheur étrangement sauvage, je me retire, il pose ma jambe et je prends le recul nécessaire pour observer son corps dans les moindres détails.
Ses cheveux noirs trempés tombaient sur son front, dégoulinaient le long de son visage et gouttaient sur son torse.
Des mèches cachaient ce regard perdu, un regard doucement agressif et sauvagement docile.
Plus bas je m’attarde sur ses lèvres, il le remarque et en souri.
J’abaisse ma vue encore à son cou, dévoré de baisers si tendrement donnés, puis ses épaules fines et son torse.
L’eau coulait entre ses pectoraux avec une fluide trajectoire, menant à son fameux secret, vidé de la liqueur blanche des pensées langoureuses, et retombant sur lui même.
Il le protège de l’eau glacée et de mon regard encore brûlant, du bout des doigts.
Son pantalon tombait sur le sol.
Il soupire, m’interpelle du regard avant de briser le son du silence : “Je t’en prie, ne me demande pas mon nom, je veux conserver l’onirisme de cet instant solitaire.”
Entrevue avec l’inconnu
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