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La Maison des Roses – Chapitre 6

Roman – Editions Cyrille

EDITION  CYRILLE

6 Avenue NEIL ARMSTRONG

33692 – MERIGNAC CEDEX

Ce récit est une œuvre de pure fiction.

Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Chapitre 6

Doutes

Dans la pénombre, mon réveil affiche 05H15 ; je suis réveillée par des angoisses.

Cette nuit, je n’ai pas pu admettre que mon esclave ne soit pas capable de subir comme une machine.

Son corps, a refusé l’introduction d’un second glaçon ; alors que le premier n‘était pas encore fondu.

Avec l’aide du spéculum ; j’ai pu le contraindre à l’intromission de deux glaçons supplémentaires, aussi cruel que soit cet acte, j’étais dans une logique de dressage.

J’aurais dû être fortifiée, et fière ; d’avoir réussi à lui faire subir mes désirs.

Au contraire ; enragée par le premier refus, je ne dominais plus.

C’est moi qui étais dominée ; par ma rage.        

Finalement ; j’ai eu la chance d’être bousculée, et de perdre l’équilibre.

Je me demande, quels dégâts j’aurais pu commettre.   

Ou se situe la limite entre dressage et abus ?

Suis-je capable d’accepter ses faiblesses ?

Comment être inflexible et prendre garde à mes actes ?

J’ai peur !

Peur d’être ridicule !

Peur de subir l’infamie, peur d’une révolte de l’esclave !

Patrick n’a pas ces problèmes, il dort.

Je ne parviens pas à trouver les réponses.

Je voudrais dormir pour oublier mes angoisses.

Les minutes passent sans dissiper mon trouble, la lumière du petit jour éclaire la chambre.

Je sors discrètement du lit, enfile un jogging pour me protéger de la fraîcheur du matin.

En silence je descends l’escalier ; parvenue à la cuisine je me fais un grand café fort.

Pour m’occuper l’esprit, je me lance dans la préparation d’un far breton que je parfume d‘une gousse de vanille et d’un petit verre de rhum.

Après vingt minutes de travail, j’enfourne le plat en verre.

Une heure plus tard, le gâteau est cuit ; l’horloge affiche 08H40.

Aucun bruit ne dérange le silence de la bâtisse.

Je monte l’escalier.

Dans la chambre pour le réveiller ; je touche les lèvres de mon esclave.

Ses yeux s’ouvrent doucement, il n’est pas matinal.

Sa main se pose sur ma joue, passe sur ma nuque, son visage harnaché s’approche de mon visage et se frotte amoureusement.

Sa main s’enhardit, et passe sous mon jogging pour toucher mon pubis.

Je laisse s’infiltrer un doigt agile.     

Son désir ; je le vois grandir, malgré les lourds cadenas sur son prépuce.

En un instant, ma peur disparaît.

Il m’appartient. Égoïstement, je le laisse me faire jouir.

J’ai besoin de laver mon corps et mon esprit.

Je prends la main de mon amant ; pour le conduire dans la salle de bain.

En attendant que la baignoire soit remplie, je retire les pinces de métal qui torturent ses seins, j’ouvre les boucles de la muselière à boule pour libérer sa bouche sans retirer le harnais.

Mon corps glisse avec volupté dans l’eau chaude ; couverte d’une mousse parfumée.

Patrick s’applique au brossage de ses dents.

Sans prévenir il quitte la pièce ; pour certaines obligations physiologiques, nul besoin de mon assentiment.

A son retour, je sors du bain lui laissant l’usage de la baignoire.

Je l’autorise à descendre déjeuner ; quand il le souhaite.

Je me réfugie sous les draps du lit.

Un peu plus tard, je me réveille d’un coup ; dérangée dans mon sommeil, par des éclats de rires provenant de l’extérieur.

Quittant avec regret, le moelleux de ma couche ; je m’approche de la fenêtre.

Dans la piscine ; deux zigotos jouent au water-polo, avec un fauteuil gonflable, encouragés par trois filles qui crient des ordres délirants et ubuesques.

Un instant, je songe à y mettre bon ordre.

En voyant la cabriole, que fait Michel par-dessus le fauteuil ; je suis prise d’un fou rire incontrôlable.

Quand je parviens à reprendre ma respiration ; je décide de m’offrir un peu de vacances, en ne m’occupant que de mon esclave et de mon bien-être.

Je me couvre du nouveau kimono, puis je pars à la recherche de mon serf.

Ma recherche est de courte durée ; monsieur est tranquillement allongé sur un canapé, un roman dans les mains.

Je n’ai rien à reprocher.

Pour fantasmatique que puisse être la domination absolue et permanente par des ordres et l’interdiction de toute initiative ; la dominatrice y perd sa liberté, son temps est dévolu à diriger et prendre soin de son esclave.  

Je préfère mon mode de domination : – sans ordre, il est libre de disposer.

Mon estomac crie famine, je demande s’il veut me préparer un déjeuner et le servir près de la piscine.

Sans sortir du canapé, il me questionne sur mes envies.

Après m’avoir écouté ; sans aucune gêne, il m’annonce qu’il finit de lire la page en cours et me sert dans moins de cinq minutes.

Là, je trouve qu’il abuse !

Je sors du salon en disant : « Allez vite » !  

Sans trouver le ton péremptoire qui convient.

Pourtant j’ai la satisfaction d’être servie en cinq minutes, mon serf m’offre le plaisir de le voir porter mon plateau à genoux.

L’initiative est due à son goût pour l’exhibition, de son statut d‘esclave. J’ai une idée pour le remercier !

Quand il se relève après avoir déposé le plateau ; j’ordonne : « Esclave, prosterne-toi !    De suite ! ».

J’exige qu’il m’apporte la lanière à boule, la laisse en cuir rouge avec le collier assorti, mon grand fouet et mon maillot une pièce en vinyle rouge.

Il s’exécute sans un mot.

J’interpelle Aline ; lui demandant de venir me voir.

La jeune femme me rejoint, je l’invite à s’asseoir.

Mon discours est direct.

Je lui demande de prendre garde à sa relation avec Françoise ; tout en lui accordant ma confiance, et en tolérant des relations privées ; en dehors de ses heures de travail.  

Elle me demande de l’excuser pour la nuit passée, je réponds ne plus souhaiter en parler.

Je la renvoie aimablement ; en lui souhaitant une bonne après-midi, et en lui rappelant de se comporter en dominatrice dès 17 H00.

Dans mon esprit, je suis moins sereine.

La surveillance d’Aline ne faisait pas partie de mes plans.

Ma crainte est une relation pouvant dégénérer ; soit en dispute avec un couple de clients, soit en problème de droit ; dans tous les cas beaucoup d’ennuis.

Mon serf revient avec toutes les choses exigées ; je prends mon temps pour finir de manger la salade au saumon fumé et siroter ma bière fraîche.

Ensuite je le laisse débarrasser en réclamant son retour rapide après nettoyage de mon couvert.

Il ne tarde pas à revenir, je lui ordonne de se mettre à genoux pour le rééquiper avec la lanière buccale bien serrée, et le collier de cuir que je boucle à son cou ; la laisse pendante dans son dos.

Ensuite je lui signifie qu’il est libre de disposer en restant à portée de voix.

Je dépose mon kimono sur le fauteuil, avec le maillot et le fouet.

Je m’installe nue sur un des transats après avoir mis une alerte pour 16H50 sur mon Smartphone.

Je jette un dernier regard alentour, nos hôtes et Aline terminent une bouteille de vin de Champagne, image d’insouciance estivale ; si on fait abstraction des colliers de cuir, aux cous des mâles…    

La luminosité me force à fermer les paupières ; les autres me croient endormie.

Éducation ou aura de propriétaire du domaine ; les bavardages deviennent moins bruyants.

Je peux laisser libre cours à mes pensées.

J’imagine la mise en scène pour dresser mon esclave ; et ce faisant mes angoisses reviennent au galop.

Son asservissement à mes ordres ; m’excite.

Son masochisme me trouble.

Mais quelles sont ses limites physiques et psychiques ?

Son amour est-il pour moi ; ou pour la femme qui le tourmente ?

Un esclave ; est le plus compliqué des soumis, il a besoin d’être en apparence forcé.

Il lui faut une dominatrice, sans pitié ; et une organisatrice de scènes, et de fantasmes renouvelés.

Mais pour l’aimer ainsi ; je me détruis.

Jouant un rôle pour lequel ; je dois créer des scénarios éloignés de mes désirs.

Ce qui m’excite ; c’est d’être sa reine seule et unique.

J’aime ; avoir un pouvoir sans concurrence, qu’il soit ma propriété.

Je ne sais que faire.

Je le veux à moi ; mais il a surtout besoin de vivre en esclavage.

Et l’esclave ; n’appartient qu’à celle qui le contrôle et le dirige avec une sublime cruauté.    

Cachées sous mes paupières closes ; des larmes coulent en silence. Je suis dévorée ; par la peur de le perdre, par la peur de me perdre. Je tremble à l’idée de voir, son regard qui me juge.

Le soleil est mon allié ; réchauffant mon corps transi de l’intérieur.

Des bruits proviennent de la piscine ; où d’autres sans anxiété, cherchent un peu de fraîcheur.

De mes bras croisés, je couvre mes seins ; pour cacher les cicatrices d’une opération traumatisante esthétiquement et moralement.

Une part de ma féminité a disparue ; dévorée par une sale bête !

Des claquements de talons résonnent sur le carrelage.

Le crissement d’un briquet et l’odeur de tabac blond exhalé ; m’avertissent d’une présence proche.

Discrètement, j’entrouvre une paupière.

Moulée dans un maillot laqué ; une cravache de dressage, posée sur ses cuissardes, les bras couverts de manchettes à clous ; Aline est superbe.

Je feins de dormir encore quelques instants.

Enfantillage destiné à profiter un peu de la disponibilité d’Aline ; puis j’ouvre les yeux et tournant ma tête vers elle, je complimente : « Très bon choix ». Aline remercie et me demande si j’ai l’idée d’un jeu pour les esclaves.


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