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La Maison des Roses – Chapitre 4

Roman – Editions Cyrille

EDITION  CYRILLE

6 Avenue NEIL ARMSTRONG

33692 – MERIGNAC CEDEX

Ce récit est une œuvre de pure fiction.

Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

Chapitre 4

Apparence

Ma tranquillité ne dure pas plus d’un quart d’heure.

Aline débarque ; pour préparer son petit déjeuner, les cheveux en bataille, affublée d’un horrible peignoir, les pieds dans des charentaises prêtes à rendre l’âme.

Par chance aucun client n’a vu le misérable spectacle, mais je ne sais pas comment résoudre ce problème.

L’arrivée de Patrick ; qui bise amicalement les joues de l’employée de maison et réciproquement, me donne à réfléchir. Ils font abstraction des usages habituels du SM.

Aline termine son café et me réclame une clef du portail ; en me prévenant qu’elle revient avant 16H00.

J’ai besoin d’un deuxième café ; je suis tellement déroutée que je fais la vaisselle d’Aline et sers mon esclave avant moi.

Lui aussi a remarqué la tenue d’Aline, ça ne le choque pas.

Il pense qu’elle est fauchée.

A son avis pour ne pas la blesser, la solution est d’offrir un kimono assorti à des mules à talons.

De son point de vue, cela permet de faire passer la modification vestimentaire sur le compte du décorum et d’éviter un sujet sensible.

Pour une fois, je dois reconnaître qu’il a trouvé la réponse ; le seul bémol c’est qu’il me faut porter des talons le matin ; pour rendre crédible cette solution.

Dans l’urgence d’intervenir avant demain, je confie le domaine à mon esclave.

Je me change rapidement ; enfilant jean, tennis et blouson en polaire pour me rendre à Cahors et effectuer les achats.

Patrick m’ouvre le portail ; je fais crisser les pneus de mon monospace allemand. Durant les quarante minutes de trajet, je pense au comportement de Patrick et à celui d’Aline, qui a bien tenue sa place hier.

Provisoirement, j’opte pour un châtiment de mon objet pour manque de respect. Faire une bise à une femme ; sans mon autorisation est inadmissible, le faire devant moi est une provocation. J’envisage de compléter la punition par plusieurs kilogrammes de chaînes suspendues à son sexe ou un écartèlement anal.

Le problème des bises faites par Aline à mon objet reste sans solution.

Me voici à Cahors, je trouve facilement deux paires de mules noires pour moins de soixante-dix euros et dans une boutique de solderie deux kimonos noirs avec des dragons dorés pour vingt euros chacun.

Mission accomplie, mais il est presque quatorze heures. 

Dès que j’ai quitté l’agglomération ; je fonce autant qu’il soit possible. Angoissée de savoir le domaine entre les mains de mon serf ; pour accueillir Aurélie et Michel qui peuvent arriver d’une minute à l’autre.

A Bagat, malgré le risque de perdre des points sur mon permis, je téléphone depuis mon portable.

Patrick répond.

Mes premiers mots, sont pour savoir si les nouveaux clients sont arrivés ; la réponse négative fait baisser mon stress.

Je lui ordonne d’être prêt à ouvrir le portail.

Dès que j’aperçois le domaine, je bloque le klaxon.

Le portail s’ouvre ; je le franchis, sans m’arrêter jusqu’à la bâtisse. Patrick me rejoint en courant.

Je laisse là ma voiture et lui crie, sans attendre, de la garer au parking.

La douche est rapide, je n’ai pas le temps de me détendre.

Mon esclave ramène mes clefs de voiture et demande comment il doit s’habiller.

Comme nous n’avons pas le temps de faire compliqué ; j’exige qu’il porte le cockring extra-large en acier et dans ses trous au prépuce les plus gros cadenas.

Avec cet équipement son sexe est étiré par trois livres de métal.

Pour le régir j’impose une laisse courte ; le collier de cuir noir équipé d’un crochet en inox avec une boule enfoncée dans son anus.

Pour me vêtir, je choisis des escarpins argentés et une robe en cuir rouge découpée sur le devant d’une brèche de six centimètres de large de la taille jusqu’au bas.

Cette ouverture appelle les regards.

Mes lèvres intimes épilées s’affichent outrageusement dans la fenêtre de cuir.

Une patte amovible sert de cache sexe et permet de porter la vêture dans des lieux non fréquentés par des familles ; ou en un clic de jouer avec lubricité.  

Je n’ai pas prévu de sortir du domaine…

Le regard de mon sujet confirme mon choix.

Le carillon n’a pas encore sonné.

Je profite des instants supplémentaires pour étendre un gloss rouge, sur toutes mes lèvres.

Le miroir renvoie une image d’un érotisme sulfureux.

Je goûte par avance au plaisir de tyranniser.

Patrick a une érection, son sexe congestionné double de volume.

Je saisi sa laisse et le conduis à ma suite dans l’escalier, puis je passe dans le salon ; pour y quérir une longue et fine cravache dont la mèche constituée d’un long lacet de cuir se révèle particulièrement féroce.

Depuis le seuil de la maison, je vois Françoise dans la piscine. Elle s’amuse à maintenir la tête de son objet contre ses fesses.

Je décide de faire prendre un bain à mon asservi, sans entrer dans l’eau ; que je trouve trop froide pour moi.

C’est le moment que choisit le carillon pour émettre son tintement aigrelet. Je regarde ma montre qui indique quinze heures et vingt minutes.

La répétition de la musique aigrelette est certainement due à l’impatience d’Aurélie et Michel ; qui imaginent que le portail est motorisé.

En l’absence de ce moyen technique très commun ; j’ordonne à mon objet de se substituer à la technologie : « Au portail et vite ».  Mon sujet s’exécute avec célérité, malgré la gêne de la boule dans son anus et les cadenas au bout de sa verge.

Tandis que j’effectue précautionneusement le trajet jusqu’au parking afin de préserver les talons de mes chaussures ; j’ai le temps de penser qu’à défaut de bain j’ai une excellente idée pour le faire transpirer.

Le grand monospace manque de m’écraser ; le conducteur n’a sans doute pas vu le panneau sens interdit cloué sur l’arbre juste après le parking.

Revenue de ma petite émotion, il me faut corriger ; c‘est une conductrice qui descend du véhicule.

Habillée de pied en cap d’une tenue en vinyle, plus adaptée au rôle de soubrette qu’à celui de dominante ; mais qui ne parvient pas à enlaidir la blonde potelée que j’accueille d’une poignée de main ; en disant : « Danielle, propriétaire du domaine ». Son compagnon a droit, une fois n’étant pas coutume, au même traitement.

Michel, bel homme, a aussi adopté un look équivoque.

J’espère qu’ils ne sont pas Switch.  

Patrick nous rejoint ; afin de bien montrer le statut des hommes dans le domaine, je saisis ses cheveux pour lui faire baisser la tête et le contraindre à s‘agenouiller.

Nul besoin de le présenter. Les dispositifs de contrainte, le mot Slave en lettres anglaises de plusieurs centimètres, mes initiales et une paire de menottes tatoués sur le haut des fesses ; sont les preuves définitives de son statut d’asservi.

Aurélie se présente : « Maîtresse Fisteuse » et continue en désignant Michel du doigt : « lui, c’est paillasson ».

Il me faut toute mon énergie, pour m’interdire un fou rire car la scène d’un bras souillé s’essuyant sur un paillasson s’est imposée à mon esprit.

Mon esclave ne salue pas «   Maîtresse Fisteuse » et je suis incapable d’en faire la demande.

Le goût des adeptes du bdsm pour les pseudonymes est souvent cocasse ; là il est hilarant.

Mon devoir d’hôtesse m’interdit d’en rire ouvertement.

Je me reprends en organisant le transfert des effets du couple dans le chariot où je m’installe à la place de cocher.

Ce n’est pas sans intention préconçue que j’ai choisi une cravache de dressage, elle me permet d’être calée dans le siège pour cingler les fesses offertes.

Pour le plaisir des yeux et changer de registre après le moment humoristique, je fais siffler la mèche.

Les coups pleuvent sur les fesses de mon esclave.

Avant de donner l’ordre de départ, je propose à Aurélie de partager mon moyen de transport.  

Elle s’installe sur le petit banc ; son mari n’est pas invité.

Le parking est distant de moins de trente mètres des chambres, j’ai pourtant tout le temps de converser avec ma passagère du fait de la lenteur de mon équipage et ce malgré l’utilisation intensive de la cravache sur le postérieur de l’homme de trait qui s’échine.

La vision ludique de la domination de ma compagne de voyage et sa simplicité de bonne vivante dissipent mes craintes et laissent présager de bons moments.

Pour Aurélie, les jeux sadomasochistes sont apparus en même temps que la découverte des clubs échangistes.

Son coquin de mari avait la pratique de ces lieux avec sa première épouse. Il est l’instigateur des premières soirées en club, avec celle qui n’était alors que sa complice de jeux ; une complice ravie d’avoir des relations saphiques et pas choquée par le goût de Michel pour des introductions anales de doigts ou de légumes emballés dans des préservatifs. De soirée en soirée, Aurélie s’est amusée de la gourmandise anale de Michel.

Elle a pris de plus en plus de plaisir à ce petit jeu humiliant ; qui devait rapidement être accessoirisé avec laisse et collier ainsi que l’usage modéré d’un martinet.

Le nom de « Paillasson » remplaçait celui de Michel ; le temps du jeu.

Je n’ai pas le temps de recevoir la suite des confidences de la bavarde. Nous sommes arrivés devant l’entrée du bâtiment réservé à nos locataires.

La dominante de Michel l’invite à s’occuper des bagages.

Pour mon plaisir, je me fais transporter au pied des marches donnant accès au logis.

Déchargé du poids d’Aurélie et de celui des nombreux bagages, vivement cravaché, la performance de mon attelage s’améliore.

Les quelques mètres se font en moins de deux minutes.

Pour descendre de mon siège, je m’offre le plaisir de poser une chaussure au centre de la croupe de mon esclave, en prenant soin de bien appuyer sur la tige du crochet de métal enfoncée dans son anus, provoquant un écartèlement de l’orifice qui lui arrache un cri de surprise, plus que de douleur.

Me tenant d’une main au plateau de la carriole afin d’avoir un meilleur équilibre ; je donne le châtiment prévu dans les règles du domaine en obligeant mon objet à répéter : « je suis votre esclave Ma Dame, je vous remercie de votre sévérité. » durant toute la punition.

Je regrette de ne pas avoir pris un fouet pour réprimer ses écarts de comportements matinaux.               

A mon sujet, j’ordonne sèchement de ranger l’attelage dans la vieille grange ; puis de se laver avec le tuyau d’arrosage, avant d’attendre à genoux dans la piscine.

De la fenêtre de la cuisine ou je déguste un thé vert, une délicieuse vision s‘offre à moi.

Françoise allongée nue sur un transat ; jambes posées sur le dos de son esclave dont le visage disparaît entre les cuisses féminines.

Elle porte un rubis serti de brillants sur l’annulaire, sa main fermée sur sa cravache.

Par moments la scène s’anime. Le bruit répétitif de la rencontre entre le cuir et la chair de l’homme-objet provient à mes oreilles. Le claquement lent et régulier s’accélère devient un roulement de tambour ininterrompu ; jusqu’aux cris de la dame le corps tendu comme un arc.

Le bruit de ma cuiller ; heurtant la porcelaine de ma tasse, me fait prendre conscience du silence soudain et de mon troublant plaisir de voyeuse.


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